Une stratégie pour le numérique ?

Une diffusion inégale

Les technologies numériques sont utilisées dans l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle continue depuis plus de 30 ans, mais on ne peut pas encore parler de généralisation :

  • La nature et la fréquence des usages varient fortement d’un pays à l’autre, d’un niveau scolaire à l’autre, d’un établissement à l’autre;
  • L’usage de l’informatique et du numérique est devenu banal dans la vie professionnelle, dans l’univers des loisirs, mais reste encore souvent marginal, occasionnel à l’école et dans la formation continue;
  • Les initiatives locales, les projets pilotes se multiplient, mais beaucoup échouent à se diffuser, à se généraliser;
  • Beaucoup d’acteurs et de décideurs s’interrogent encore sur la pertinence du numérique en éducation, sur les bénéfices réels.

Des résultats peu probants

Despite considerable investments in computers, Internet connections and software for educational use, there is little solid evidence that greater computer use among students leads to better scores in mathematics and reading.
OECD PISA, Students, Computers and Learning, MAKING THE CONNECTION, 2015, p. 145

Commentant des analyses d’impact de programmes OLPC en Uruguay, au Pérou et dans d’autres pays, F. Mejia conclut : “In conclusion, […] the evidence shows that computers by themselves have no effect on learning and what really matters is the institutional environment that makes learning possible: the family, the teacher, the classroom, your peers.”
Francisco Mejía , Laptops, children and Darth Vader, 19 sep 2014, Inter-American Development bank, Development that works. Effectiveness bloghttp://ht.ly/Hcy6N

L’équipement ne suffit pas

L’introduction des technologies n’est pas une fin en soi; les projets dont l’ambition unique est d’installer des équipements déclenchent peu d’amélioration des compétences ou du fonctionnement des écoles.

Il ne suffit pas d’exposer les enfants aux TIC pour que des effets bénéfiques se fassent sentir.

Dans un contexte éducatif, les TIC peuvent contribuer à des progrès remarquables, mais ce n’est jamais automatique.

Il est temps de passer d’un changement piloté par les technologies à un changement piloté par les résultats attendus.

L’exemple des autres secteurs d’activité

Un constat : dans l’industrie, les services, les grandes administration, les projets qui créent de la valeur s’appuient sur une vision stratégique claire, qui définit des objectifs métiers structurants.

Les systèmes d’information sont alignés sur les objectifs stratégiques des entreprises.

Donner du sens au numérique

Comme tout processus de changement, la diffusion des TIC à l’école doit être orientée vers des résultats qui représentent une véritable amélioration pour tous les acteurs concernés.

Cela permet de :

  • Donner du sens et de la visibilité,
  • Fixer des priorités,
  • Mobiliser les énergies,
  • Définir des critères d’évaluation et mesurer les progrès.

Stratégie vs initiatives des acteurs de terrain

Les évolutions des technologies favorisent l’émergence de nouveaux besoins, créent des opportunités, suscitent de nouveaux usages.

Des enseignants innovants explorent, créent de nouveaux usages.

Une approche stratégique ne peut figer les pratiques. L’enjeu est de combiner une vision stratégique, donnant sens et direction, avec une intégration agile des apports des acteurs.

Une telle approche « hybride » du pilotage de l’action est considérée comme une condition vitale de succès dans tous les secteurs d’activité.

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